vendredi 6 juin 2008

Présentation de l'OCVA à la Communauté de Communes du Chalabrais

Le 3 juin 2008, la présidente de l'OCVA s'est rendue au siège de la Communauté de Communes du Chalabrais (CCC) pour présenter notre association. Elle a été reçue par M. Rosich (Responsable du développement durable).

L'entretien a essentiellement porté sur le projet de parc éolien industriel du pic de Balaguier dont M. Rosich prétendait le 19 mai dernier ne rien savoir et qui ce jour disposait d'un dossier complet lui ayant été remis par la Compagnie du Vent.

La position de la CCC par rapport à ce projet : celle-ci se dit n'être ni pour ni contre. Le pricipal argument mis en avant par la Compagnie du Vent et adopté par la CCC semble être les retombées provenant de la taxe professionnelle dont les détails paraissent avoir été affinés. Lorsque l'OCVA fait remarquer l'éxonération de taxe professionnelle due au fait que la CCC se trouve dans un Zone de Revitalisation Rurale (ZRR), M. Rosich rétorque que cette éxonération sera compensée par l'état (donc par nos propres impôts).

En ce qui concerne la covisibilité avec le site de Puivert : M. Rosich oppose une incidence zéro sur la fréquentation du Château, ce dernier voyant déjà le parc éolien de Roquetaillade (qui, rappellons-le, dépend de la Communauté de Communes de Couiza et comptera prochainement 20 éoliennes de plus venant s'ajouter aux 8 actuelles).

M. Rosich (pourtant Vice-Président de la Commission de l'Eau et de l'Environnement au Conseil Général de l'Aude) déclare qu'être en "zone montagne" ne freine pas l'implantation d'un tel projet. On notera au passage la subtile nuance de vocabulaire puisque le terme "Loi montagne" sous la protection de laquelle sont pourtant placées nos vallées est soigneusement évité par M. Rosich.

M. Rosich ne semble pas plus inquiet sur les éventuels mouvements de protestations face au projet qui selon lui n'ont jamais empêché quoique ce soit. Nous laissons cette remarque à l'appréciation des riverains du futur site opposés au projet.

Sans préciser le rôle exact de la CCC dans ce dossier, nous avons appris par M. Torres (maire de Corbières) que le conseil municipal de Corbières avait l'intention de déléguer la demande de classement en Zone de Développement Eolien (ZDE) à la Communauté de Communes.

Nous nous interrogeons sur la compétence de la CCC en matière d'éolien. En effet, ni l'arrêté préfectoral n° 2006-11-2873 portant nouvelle rédaction des compétences de la communauté de communes du Chalabrais, ni l'arrêté n° 2007-11-1881 portant modification sur les compétences obligatoires de la CCC ne définissent aucune délégation de compétences en la matière.

Réunion sur la Charte Forestière du 19 mai 2008

L'objet de la réunion qui s'est déroulée le 19 mai à la mairie de Sonnac avait pour but d'informer les riverains (Mme Thompson, Mrs Cazaban et Villeret, un représentant du Groupement Forestier Bernet) sur l'élargissement et la réfection du chemin rural n°4 ( dit "chemin de Chalabre à Peyrefitte"). Ces travaux se font dans le cadre de la Charte Forestière de Territoire du Chalabrais et sont subventionnés à hauteur de 60%.

L'élargissement d'un mètre de part et d'autre du chemin s'accompagne de sa remise en état afin de rendre celui-ci praticable et faciliter l'accès aux exploitants forestiers.

Il s'agit également de continuer à promouvoir les activités liées au tourisme vert (randonnées pédestres, randonnées équestres,VTT...).

Au cours de cette réunion, M. Villeret (riverain du chemin sur la commune de Sonnac) s'est interrogé sur la coïncidence entre l'élargissement du chemin et le projet éolien du pic de Balaguier. Les représentants de la Communaute de Communes du Chalabrais ont alors déclaré ne pas être au courant d'un tel projet...

mardi 3 juin 2008

Projet de parc éolien industriel sur le pic de Balaguier / Corbières - Ce que vous devez savoir

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Projet de parc éolien industriel sur le Pic de Balaguier / Corbières


Ce que vous devez savoir


Présentation du projet

Le projet initial présenté par la Compagnie du Vent devait se composer de 16 éoliennes de 122 m de hauteur pour une puissance installée de 32 MW réparties sur les communes de Corbières (12) sur le Pic de Balaguier (619 m) et Courtauly (4). Cette dernière ayant rejeté ce projet, la nouvelle mouture se limite à présent à 12 éoliennes exclusivement à Corbières et implantées sur des propriétés privées.

La documentation commerciale de 22 pages remise aux élus, n'aborde que très succinctement le projet et soulève bon nombre de questions sur le coût réel, les retombées économiques, la rentabilité énergétique, l'impact environnemental et social du projet.

Divers documents émanant des services du département tendent à mettre le canton de Chalabre dans un secteur assez protégé face à l'éolien industriel afin de préserver un potentiel touristique et un site patrimonial : le Château de Puivert.

A qui profite les éoliennes ?

• Le Promoteur : La Compagnie du Vent1 (filiale d'Electrabel – Groupe Suez)

Le tarif de rachat de l'électricité éolienne d'une ZDE (zone de développement éolien) prévu pour 15 ans déterminé par un arrêté du Ministère de l'économie2 (8,2 centimes d'euro le kwh) est largement supérieur au prix du marché de l'électricité (entre 4 et 5,5 centimes d'euro le kwh). Il incite les grandes entreprises de l'énergie à investir dans l'éolien industriel car les profits sont rapides et très importants même quand le site est peu venteux et étonnamment plus le rendement est faible plus le prix de rachat est élevé les 5 dernières années.

• Les Propriétaires privés des terrains

Le tarif de la location des terrains reste très opaque car peu de propriétaires communiquent sur ce sujet. Les sites des différents promoteurs français ou étrangers annoncent un revenu entre 1.500 et 5.000 euro/an/éolienne.

• Les collectivités territoriales

La commune de Corbières, la Communauté de Communes du Chalabrais, le département et la région par le biais de la taxe professionnelle. Cette taxe (calculée à partir du premier jour de mise en service des éoliennes) ne sera versée au mieux qu'après 2 ans du fait de notre appartenance à une ZRR3 (zone de revitalisation rurale) laquelle est soumise à des dispositions fiscales spécifiques.


Quelles conséquences ?

• Directes

• Déboisement / Milieu naturel

La largeur des chemins de passage pour les engins de construction et réparation des éoliennes est d'environ de 10 mètres en ligne droite et environ de 15 m dans les virages pour le passage des pales qui mesureront environ 45 m.
La construction de chaque socle d'ancrage pour des éoliennes de plus de 100 m représente 800 tonnes de béton et 40 tonnes de ferrailles.
Destruction ou modification du milieu naturel avec disparition de certaines espèces faunistiques (chauve-souris forestières) et floristiques.

• Dévaluation immobilière

Les professionnels de l'immobilier constatent une dépréciation des biens de près de 20%. L'assureur MMA4 a créé un nouveau contrat « garantie revente » qui couvre la perte de valeur de revente des propriétés notamment en cas d'implantation d'éoliennes à proximité.

• Tourisme

Mise en danger de l'attrait touristique (tourisme vert, patrimoine historique, ...), les Gîtes de France ont constaté une baisse de location proche d'implantation d'éoliennes.

• Le consommateur

Chaque consommateur, par le biais de la CSPE (contribution au service public de l'électricité) sur sa facture d'électricité, paie le surcoût du prix du rachat de l'énergie éolienne. De plus, l'électricité produite ne sera offerte ni aux bailleurs des éoliennes ni aux riverains du parc éolien qui verront leur facture continuer à augmenter.

• Au terme des 70 ans prévus par les baux de location proposés par la Compagnie du Vent

La loi obligeant la remise en état au terme des baux de location n'ayant pas de décret d'application, quid du démantèlement et de l'arasement (destruction partielle) des socles en béton de chaque éolienne ? On constate déjà l'abandon de certains sites éoliens laissant place à des friches industrielles comme à Sallèles-Limousis (Aude).

• Indirectes

• L'augmentation du CO2

Le vent ne souffle ni constamment ni à vitesse constante, les éoliennes ne tournent à leur capacité installée que 25% de l'année et l'électricité produite ne se stocke pas. Pour compenser le manque de production régulière d'électricité, la France à l'instar de l'Allemagne et de l'Espagne rouvre et construit de nouvelles centrales thermiques au gaz, au fioul ou au charbon. Dans l'Aude par exemple : projet voté par la Communauté de Communes de Lézignan-Corbières5 pour une construction d'une centrale thermique à Castelnau d'aude. Dans les Bouches-du-Rhône, Alstom pour le compte d'Electrabel6 va construire à Fos-sur-Mer une centrale à gaz à cycle combiné d'une puissance installée de 420 MW. EDF7 en a construit 4 pour une mise en fonction en 2008 et en a prévu 6 autres pour une mise en fonctionnement en 2010.

• Les autres énergies renouvelables

La prépondérance du développement de l'énergie éolienne se fait au détriment des autres énergies renouvelables aux conséquences moins polluantes : solaire, géothermie, biomasse, marées, hydrauliques.

• Le nucléaire

Loin d'être la panacée écologique communément admise, l'énergie éolienne n'infléchit en rien le développement du programme nucléaire français. Pour exemple, comme annoncé sur son site internet, Electrabel8 (actionnaire principal de la Compagnie du Vent) a « l'ambition de participer aux futurs projets nucléaires en France et à l'étranger ». Elle projette la construction pour 2015 d'un nouveau réacteur nucléaire dans la Drôme9 (elle en détient déjà 7 en Belgique) ; elle participerait aussi à la construction d'une centrale nucléaire en Bulgarie10.

Cherchez l'erreur ?

Le projet de parc éolien industriel du Pic de Balaguier se trouve en contradiction avec le cadre territorial sensé préserver notre cadre de vie. Ainsi :

• la charte de la Communauté de Communes du Chalabrais11 mentionne « Respecter et préserver l'environnement » et s'inscrit dans le programme « Leader +12». Programme de développement durable et de valorisation des ressources du territoire avec la promotion de la marque « Pays Cathare »
• la charte forestière13 stipule la création d'une zone Natura 2000 (réseau écologique européen) dont Tréziers doit faire partie. Natura 200014 vise à préserver des espèces ou habitats menacés et/ou remarquables. La charte forestière développe sur le plan économique la mise en place d'une filière bois
• le schéma régional éolien établi par la DIREN15 place le canton de Chalabre dans une zone blanche pour l'éolien avec un site à valeur patrimoniale « Puivert » et met la Communauté de Communes du Chalabrais dans une zone de protection pour préserver un effet de coupure entre les parcs éoliens existants ou proposés
• le Plan Paysager éolien16 (document officiel du Département de l'Aude) stipule que le Quercorb a un faible gisement du vent et une absence de capacité de raccordement. De plus, Puivert doit être préservé du développement éolien [...] et si développement la hauteur des éoliennes devrait être au maximum de 80 m
• la Loi Montagne a permis de préserver notre environnement et engendre maintenant un gisement de développement économique durable dans la filière bois (cf Charte forestière) et dans le tourisme vert

L'énergie éolienne est une imposture écologique et malgré qu'elle soit renouvelable, son exploitation industrielle n'en fait pas un synonyme d'une énergie propre. Les conséquences ne seront visibles que plus tard quand l'effet de mode laissera place à la réflexion et non plus aux croyances et à la vénalité.
Mais déjà des voix s'élèvent sur le plan national, entr'autre celle de Mr Valéry Giscard d'estaing, qui demande un moratoire17 sur le développement éolien en l'absence de toute carte d'impact nationale.

Vous souhaitez plus d'informations, participer à une réunion ou être observateur du dossier ?

Contactez-nous :
contact.ocva@gmail.com
ocva-fr.blogspot.com
3 rue de la place
11230 Peyrefitte-du-Razès
06 09 51 89 67
04 68 69 50 07




Références
1 compagnieduvent.com
2 Arrêté ministériel du 10 juillet 2006
3 agriculture.gouv.fr
4 mma.fr
5 l'lndépendant article paru dans l'édition de Narbonne le 12 août 2006
6 enerzine.com
7 usinenouvelle.com
8 electrabel.fr
9 resosol.org (source ADIT)
10 express.be
11 quercorb.com
12 aadel.org et una-leader.org
13 coopcft.org
14 natura2000.environnement.gouv.fr
15 languedoc-roussillon.ecologie.gouv.fr
16 aude.pref.gouv.fr
17 lepoint.fr article paru le 10 avril 2008

jeudi 8 mai 2008

Rencontre avec un chargé de mission de La Compagnie du Vent

L'OCVA a rencontré de façon informelle un chargé de mission de La Compagnie du Vent chez un particulier opposé au projet d'implantation éolien sur le Pic de Balaguier. Le représentant de La Compagnie du Vent nous a éclairé sur divers détails du projet.

-L'ensemble du projet serait en fait constitué de 17 éoliennes de 2 ou 3 mégawatts.

- Les éoliennes sont espacées d'environ 150 m sur chaque alignement.

- La surface louée pour 70 ans par La Compagnie du Vent représente une surface d'environ 350 m² par éolienne.

- Les éoliennes peuvent être installées en limite de propriété, la seule contrainte à respecter est l'autorisation de surplomb.

- Le mât de 4 m de diamètre est boulonné sur un socle enterré de 3,5 m de hauteur sur 13 à 16 m de large .


- Le chemin d'accès aux travaux demande 7 à 10 m de large qui doit être réduit à 3 m après travaux, celui-ci s'étendra sur environ 4 km.

- Un poste de livraison est nécessaire pour 12 MW, celui-ci occupe une surface de 25 m².

- Un parking de service de 75 m².

- L'électricité produite est acheminée par une ligne moyenne tension jusqu'au poste source où elle est intégrée au réseau général.

- Le prix de rachat de l'électricité produite est garanti par contrat pour 15 ans, le tarif préférentiel de 0,08 € est accordé pour 5 ans puis devient dégressif.

En fin de discussion, nous avons fait remarquer qu'il semblait plus simple d'implanter des éoliennes qu'un abri de jardin dans une zone protégée par la Loi Montagne. Le chargé de mission nous a déclaré que celle-ci "allait sauter".

Nous allons vérifier ces informations en nous rendant sur des implantations existantes appartenant à la Compagnie du Vent et enquête auprès des riverains et élus concernés par ces installations.

mardi 29 avril 2008

Parc éolien sur le Pic de Balaguier - Aude

La Compagnie du Vent (groupe Suez) dans sa conquête de nouveaux territoires lance un projet de parc éolien sur le Pic de Balaguier.
Que contient ce projet ? La documentation commerciale remise aux élus locaux prévoit l'implantation de 16 éoliennes d'une hauteur totale de 122 m chacune réparties sur les communes de Corbières et Courtauly pour une puissance totale de 32 mégawatts et annonce une retombée fiscale via la taxe professionnelle d'un montant estimé de 385.OOO € par an.
Le conseil municipal de Courtauly a rendu un avis défavorable sur cette proposition, mais celui de Corbières l'a approuvée le 18 janvier 2008 avec seulement une voix contre.
Alerté par une riveraine du projet, l'Observatoire Citoyen du Val d'Ambronne (OCVA) dans le cadre de l'action qu'il s'est fixé, a décidé d'informer le plus exhaustivement possible la population locale sur les tenants et aboutissants du projet. En effet, la documentation commerciale de 22 pages éditée par La Compagnie du Vent n'aborde que sur 2 pages et de façon très succincte le projet en lui-même et soulève nombre de questions sur le coût réel, les retombées économiques, la rentabilité énergétique, l'impact environnemental et social du projet.
L'OCVA entend réunir toutes les informations disponibles de manière indépendante sur le sujet, afin de mobiliser l'attention des habitants concernés par ce projet qui sera visible depuis Courtauly, Gueytes et Labastide et Tréziers, et ne se limite évidemment pas géographiquement au seul val d'Ambronne, mais sera bien visible à des kilomètres à la ronde : depuis le château de Puivert, le château de Lagarde (09), le village de Romengoux (09) pour ne citer que quelques sites marquants.